Preface
Les révolutions techniques les plus importantes et les plus riches de conséquences ne
sont pas toujours celles qui sont les plus visibles pour l’utilisateur final du produit.
Les méthodes modernes de traitement numérique du signal entrent dans la catégorie
des révolutions techniques aux conséquences encore insuffisamment perçues et qui
ne font pas la première page des journaux.
Il est intéressant d’ailleurs de réfléchir quelques instants à la manière dont de
telles techniques voient le jour. Le traitement par le calcul numérique d’un signal au
sens le plus large du terme n’est certes pas en soi une idée nouvelle. Lorsque Kepler
tirait les lois du mouvement des planètes des séries d’observations de son beau-père
Tycho Brahé, c’est à un véritable traitement numérique du signal qu’il se livrait, le
signal en l’occurrence étant constitué par les séries temporelles des observations de
positions de Tycho Brahé. Mais ce n’est que dans le courant de ces toutes dernières
décennies que le traitement numérique du signal est devenu une discipline en soi :
c’est que la nouveauté tient à ce que l’on peut maintenant procéder, en temps réel, au
traitement de signaux électriques, et ceci par des méthodes numériques.
Pour que cette évolution soit possible, il fallait que des progrès techniques, dans
de nombreux domaines, voient progressivement le jour, et tout d’abord, bien sûr, la
possibilité d’acquérir, sous forme de signal électrique, des informations à traiter.
Cela impliquait le développement progressif de tout ce qu’il est parfois convenu
d’appeler les capteurs d’informations, lesquels peuvent aller, dans leur complexité,
de la simple jauge de contrainte (mais il a fallu de nombreuses et difficiles recherches
de physique des solides pour la rendre possible) au radar.
Il fallait aussi que se développent, avec les prodigieux progrès de la microélectronique,
les outils technologiques permettant de réaliser, aux cadences extrêmement
élevées qu’implique le traitement en temps réel, des opérations arithmétiques
que les premiers ordinateurs (l’ENIAC n’a que 40 ans) ne pouvaient réaliser qu’en
plusieurs heures souvent interrompues de plusieurs pannes, et que nous trouvons
aujourd’hui tout à fait naturel de voir exécutées par un micro-processeur de quelques
grammes consommant seulement quelques milliwatts, et dont le temps moyen entre
pannes dépasse dix ans.

Hacene@freebooks








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